En effet, selon les informations recueillies, M. HARELIMANA Noé, âgé de 27 ans, a été arrêté le 31 janvier 2015 au domicile familial par les agents de police, après le match de la Coupe d’Afrique des Nations opposant les équipes nationales de la République du Congo (RC) et de la République Démocratique du Congo (RDC), puis conduit au commissariat de police de Kibeliba. M. HARELIMANA Noé est mort en détention dans la nuit du 1er au 2 février 2015. Sur la main courante du commissariat il est portée mention « les interpellés du match ». A l’insu de ses parents, le corps sans vie de HARELIMANA Noé a été déposé à la morgue municipale du Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) de Brazzaville.

Les parents de HARELIMANA Noé, informés de l’arrestation de leur fils par un des codétenus libéré le 1er février 2015, ont mené des démarches infructueuses au niveau du commissariat central de police de Kibeliba. Finalement, c’est trois (3) jours après, le 5 février 2015 que les parents ont pu identifier le corps de leur fils à la morgue. Son visage était couvert des marques de blessures.

Les agents de la morgue ont confirmé aux parents que le corps sans vie de HARELIMANA Noé a été déposé par les policiers en service au commissariat de police de Kibeliba, invoquant un accident de circulation causé par un véhicule appartenant à une entreprise chinoise. Après être retournés à nouveau au commissariat de police de Kibeliba, les parents ont reçu la confirmation que HARELIMANA Noé est mort en détention. Un des témoins ayant requis l’anonymat, a confié à l’OCDH que « HARELIMANA Noé avait un visage marqué de blessures, présentait des douleurs au niveau de la colonne vertébrale et était tout fatigué… ».

Ce cas supplémentaire, témoigne de la constance de la torture en République du Congo et constitue une violation flagrante de la Convention des Nations unies contre la torture, ratifiée par la République du Congo et autre textes protégeant les droits de l’Homme.

Face à cet acte criminel et odieux, l’OCDH exhorte les autorités congolaises à :

– Identifier les auteurs de ce crime grave et les traduire en justice ;

– Prendre en charge tous les frais liés aux obsèques ;

– Procéder à la réparation du préjudice subi.