Nos organisations déplorent que les principaux responsables de ces disparitions n’aient pas encore répondu de leurs actes devant une justice indépendante et impartiale, en raison notamment du manque de coopération des autorités congolaises. La FIDH, la LDH et l’OCDH rappellent que la procédure au Congo Brazzaville avait été initiée en réaction à l’enclenchement par ces mêmes organisations d’une procédure en France, et avait abouti en août 2005, à la reconnaissance de la responsabilité de l’État congolais pour les disparitions forcées mais à l’acquittement pur et simple des 15 accusés, sans faire la lumière sur les faits et à l’issue d’une instruction bâclée et d’une parodie de procès.

« Au regard des résultats du procès de Brazzaville et en raison du fait que les plaignants ne sont pas les mêmes en France qu’au Congo, la justice française compétence pour instruire cette affaire et doit avancer résolument avec la coopération des autorités congolaises et françaises » a déclaré Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH.

« Faire avancer la procédure française est d’autant plus important que les victimes, tant en France qu’au Congo, attendent toujours que passe la justice, plus de 10 ans après les graves violations des droits de l’Homme perpétrées au port fluvial du Beach de Brazzaville » a déclaré Roch N’Zobo, directeur exécutif par intérim de l’OCDH.

« La justice française doit avancer pour contribuer à la manifestation de la vérité dans cette affaire, afin qu’une justice impartiale, indépendante et équitable puisse passer » a déclaré Pierre Tartakowsky, président de la LDH. RappelEntre le 5 et le 14 mai 1999, des Congolais (du Congo-Brazzaville) réfugiés du fait de la guerre civile dans la région du Pool ou en République démocratique du Congo (RDC), sont revenus vers Brazzaville par le port fluvial, suite à la signature d’un accord tripartite entre la RDC, la République du Congo et le Haut Commissariat aux réfugiés, définissant un couloir humanitaire censé garantir leur sécurité. A leur arrivée à Brazzaville, des centaines de personnes ont été arrêtées par des agents publics pour interrogatoire et ont disparu, sans que l’on sache, encore aujourd’hui, ce qui leur est arrivé.

Pour plus de détails sur ces événements et sur les procédures judiciaires passées et en cours, voir le récapitulatif de l’affaire élaboré par la FIDH (http://www.fidh.org/Affaire-des-disparus-du-Beach).

Paris, le 8 février 2012