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Déclaration publique sur la journée du 10 décembre 2016 : NOS DROITS SONT EN DANGER

Synthèse de la conférence de presse organisée par l’OCDH.

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Brazzaville,  le 09 décembre 2016. A l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme, l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH) saisit cette occasion pour interpeller tous les acteurs et en premier, les autorités congolaises sur la sérieuse menace  qui pèse sur les droits humains au Congo-Brazzaville.

Cette année 2016 a été marquée par des graves violations des droits humains liées à la crise post-électorale mais aussi des violations graves qui ne sont pas liées à cette question. 

Qu’il s’agisse des droits civils et politiques ou des droits économiques et socioculturels, le triste constat à cette date commémorative du 10 décembre 2016 est la persistance des violations des droits humains au Congo-Brazzaville.

Des milliers des congolais restent privés de l’essentiel. Les emplois promis restent une utopie, on note un accès difficile aux soins de santé, à l’éducation, à un logement décent ; un accès pas satisfaisant à l’eau et à l’électricité, la dépossession des communautés locales et autochtone de leurs terres par les multinationales en complicité avec les autorités… La liste n’est pas complète.

Ces droits ne sont pas justiciables. Et c’est peut-être la raison pour laquelle les améliorations sont toujours médiocres et qu’il y a absence de redevabilité. Il est temps d’aller vers la justiciabilité des droits économiques et socioculturels.

 

La traditionnelle liberté d’exercice des droits et libertés fondamentales a subi un coup fatal. Prisonniers politiques, poursuites judiciaires contre des journalistes, agressions par la police des journalistes étrangers (l’Agence France-Presse et le quotidien Le Monde, chargés de couvrir l’élection présidentielle du 20 mars 2016), confiscation totale des libertés politiques, atteintes au droit à un procès équitable, viol et autres formes d’agression sexuelle, torture, y compris pour des motifs politiques, arrestations et détentions arbitraires dans des lieux officiels et non officiels, exécutions sommaires, maltraitance dans les prisons, y compris des décès en prison, atteinte à la liberté d’aller et venir de certains opposants politiques, discrimination et marginalisation des populations autochtones en dépit d’une loi spécifique les protégeant, menaces contre des défenseurs des droits humains et de l’environnement…  La liste n’est pas exhaustive. Telle est la réalité dans notre pays.

Cette répétition tragique des violations des droits humains est la conséquence du laxisme des plus hautes autorités, y compris de la justice qui ne font rien pour limiter les atteintes aux droits humains.

Nous constatons que notre Gouvernement s’évertue à verrouiller la jouissance des droits fondamentaux et n’offre aucune garantie ou perspective d’amélioration. Il est en porte à faux avec ses engagements en matière des droits humains en ce qu’il a lamentablement failli dans sa mission de protection des citoyens.

Depuis le 04 avril 2016, la situation sécuritaire dans le Pool reste préoccupante. Les habitants sont dans une situation d’insécurité totale. Des milliers de personnes (entre 10.000 et 20.000) selon les sources ont trouvé refuse ailleurs pour préserver leur vie. Des maisons ont été incendiées et les enfants n’ont plus droit à étudier dans des conditions optimales.

Les forces officielles et non officielles ont porté atteinte à l’intégrité physique des populations. Des civils sont régulièrement pris pour cible. Des morts sont signalés du côté de la population civile. Il est difficile au stade au stade actuel d’annoncer un bilan. Des informations en notre possession font craindre des violations terribles des droits humains dans le Pool. Cette crise crée des contraintes additionnelles à des familles déjà en difficulté. 

Des forces gouvernementales, sur des bases subjectives, arrêtent et privent de liberté de simples individus qui, dans certaines circonstances, subissent des traitements inhumains. Malheureusement, il n’y a aucune perspective de sortie de crise.

Il n’est pas encore trop tard. Le Gouvernement congolais doit s’investir pour changer la situation actuelle qui est inadmissible.

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Franck TCHIBINDA

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