Les responsables des droits de l’homme ont été formés du 14 au 16 février 2022 au Centre d’Informations des Nations Unies sur plusieurs questions à la faveur de l’atelier de renforcement des capacités des organisations de la société civile sur la stratégie d’enquête, de documentation et de plaidoyer. Durant trois jours, les participants ont été édifiés sur les méthodes d’enquêtes dans les prisons, la définition du concept « torture » et l’analyse des textes internationaux y afférents.
Cet atelier de trois jours a permis aux représentants des organisations des droits de l’homme d’être éclairés sur les méthodes d’enquêtes dans les établissements carcéraux, les méthodes appropriées de conduite d’une enquête en prison en ayant une fiche d’enquête pour cocher le travail effectué.
En outre, les participants ont été édifiés sur les bonnes méthodes de conduite d’un plaidoyer, qui se définit comme étant une méthode consistant à encourager les décideurs à prendre des décisions justes et d’équité face à une situation quelconque. Les participants se sont du reste réjouis des connaissances acquises.
Yoka Ciani Quevai, président de l’Association Amis des Enfants estime que : « les travaux ont été très abordables parce qu’ils nous ont permis de renforcer nos capacités dans les domaines des textes juridiques. Personnellement j’ai été éclairé sur comment défendre les personnes détenues, surtout les mineurs et il faut aussi la maitrise des instruments juridiques permettant de bien mener ce travail ».
« Ce séminaire nous a muri et a changé la vision de l’association dans le domaine des droits des enfants détenus de façon illégale donc nous avons pris la résolution de nous documenter et d’aller désormais vers les enfants avec une bonne connaissance des textes juridiques » a-t-il renchéri.
Rocsine Koutekissa, membre de L’Association pour le Développement Humain de l’Univers Carcéral reconnait aussi avoir appris beaucoup de choses : « pendant les trois jours, nous avons appris beaucoup de choses. Nous avons les textes qui existent tant sur le plan national, régional et international ; ces éléments étant indispensables pour nous permettre de faire notre plaidoyer. A propos des visites à mener dans les prisons, nous avons appris les différentes étapes à faire : il y a d’abord une préparation et ce qu’il faut faire après celle-ci. S’agissant du plaidoyer, nous avons appris qu’il existe deux méthodes de plaidoyer et la meilleure consiste à collaborer avec les autorités administratives et pénitentiaires dans l’optique d’avoir de bons résultats dans notre travail, mieux le changement que nous souhaitons obtenir ».
« Ce que nous avons appris ici va apporter à notre association(ADHUC) une amélioration de nos stratégies car concernant le plaidoyer par exemple, souvent nous sautons la préparation consécutive à la visite des prisons et nous allons directement sur le terrain. Cela va désormais changer dans l’immédiat et nous allons aussi désormais mieux élaborer nos plans de visites des prisons et les faire de façon séquentielle sous différents points, à l’effet de mieux voir en détail les points abordés. Et partant, atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés », a affirmé Rocsine Koutekissa.
Mienhatima Gaspard, président du Cercle Uni des Droits de l’Homme et Culture de Paix s’est fortement félicité de cette formation : « cette formation est une formation pertinente car elle va changer notre façon de faire, puisqu’on nous a appris la notion d’enquête, comment la mener dans une prison et comment est-ce qu’elle se prépare. Il y a ainsi une phase préliminaire qui nous oblige à se préparer et à se fixer un objectif pour ne pas aller dans tous les sens. En prison, il y a beaucoup de problèmes. Au cours de cette formation nous avons appris qu’il faut se positionner sur un ou deux problèmes pour être efficace, cela nous a beaucoup édifié et grâce à cette formation nous savons maintenant comment monter des fiches d’enquête, de monitoring et surtout comment faire un plaidoyer pour rechercher le changement sur une question donnée ; c’est en effet une formation très pratique et pragmatique. En tous cas, ça nous renforce ».
Pour le formateur de cet atelier, Paul ANGAMA, président de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture et président des lieux de détentions en Côte d’Ivoire, cette formation a été enrichissante « dans la mesure ou plusieurs ongs dans le cadre d’un financement en cascade ont été présentes, et les thématiques sur la documentation, les enquêtes et le plaidoyer qui vont dans le sens de l’amélioration des conditions de détentions et d’accès à ces lieux de détentions ont permis aux participants de pouvoir échanger avec le consultant que je suis sur toutes les nouvelles possibilités et les formes d’actions à mener, les documentations à faire ; en tous cas, à se fixer les objectifs à mener les activités afin d’atteindre les résultats escomptés ».
Cet atelier organisé par l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme en collaboration avec Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme entre dans le cadre du projet intitulé Prévenir et Agir Contre la Torture et les Détentions Arbitraires Ensemble PACTE en abrégé, financé par l’Union Européenne.
Ghislain Germain AYINA