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Quand la politique de conservation et de la biodiversité élimine les droits des communautés : cas du parc national Odzala

http://ocdh-brazza.org/index.php/2016/12/06/quand-la-politiq…-national-odzala/

Après une mission de monitoring et de restitution de l’étude sur les Aires protégées réalisée par RFUK/OCDH et les autres partenaires, l’OCDH décrit la souffrance des populations vivant dans le parc national Odzola en citations.

  « Je voudrais inventer les mots pour vous dire ce qui me dépasse, mais je ne sais pas par où commencer…Cette forêt appartient à l’éléphant. Montrer nous la forêt des Hommes ».

 « La présence du Parc constitue pour nous une source d’insécurité alimentaire. Nos enfants meurent de malnutrition. Lorsque nous pratiquions la pêche dans nos étangs et sites sacrés, nous avions du poisson en abondance et nous mangions bien. Nous ne pouvons plus  accéder à nos étangs à cause des restrictions qui nous sont arbitrairement imposées ». 

 « Nous n’avons plus la liberté de chasser. Nous ne savons même plus quand est-ce que la chasse est ouverte ou fermée en pratique. Les restrictions deviennent sévères, le parc nous tue à petit feu ».

 « Nous sommes nés dans le parc. Les bantous nous traitent comme des animaux, notre voix ne compte pas. Nous vivons de la chasse et nous conservons la forêt. Le parc est arrivé parce que nous avons su conserver l’animal ». L’animal que nous avons conservé détruit nos champs. Les restrictions se sont amplifiées au motif que nous détruisons la nourriture de l’animal ».

 « Généralement nous sommes arrêtés parce que utilisés comme guides dans la forêt. Quand le bantou prend la clé de champs, l’autochtone est arrêté puis battu par les éco-gardes ».

 « Nous n’avons plus la liberté de chasser, alors que la chasse est notre principale activité de subsistance. Nous empêcher de chasser c’est nous tuer ».

 « Les gens vont mourir de faim ici. L’éléphant dévaste nos champs, aucune réparation ».

 « Je suis né dans cette forêt. Elle appartient à nos ancêtres. Aujourd’hui nos espoirs s’envolent. Le blanc nous a trompés. Nous sommes en prison sans être en prison. Aucune infrastructure viable, les étrangers viennent s’enrichir et nous mourons de faim ici ».

 « Nos droits ancestraux ne sont pas reconnus. La forêt n’est plus pour nous, elle appartient à ceux qui sont à Brazzaville. Ce sont eux qui décident sur nous depuis Brazzaville. On meurt de faim dans notre propre forêt. Il est préférable qu’on nous donne un autre village, la vie devient insupportable».

 « Nous avons perdu la paix. Nous sommes dans une prison ouverte. Ta propre forêt, il faut voler l’accès. Cette fois si l’animal va voter. Nous avons été trompés ».

 « Nous n’avons plus le sentiment d’être en sécurité. Les éco-gardes trafiquent les armes, encouragent le braconnage et nous payons injustement ».

 « Nous les mamans nous souffrons. Nos champs sont détruits par les éléphants. L’éléphant a pris la place de l’Homme. Il a maintenant plus de considération et des droits».

 « La politique du parc a tué notre culture. Nous avons perdu nos sites sacrés à cause des restrictions. Même la pêche coutumière est interdite».

 « Notre péché c’est avoir été né dans la forêt. Le parc a accentué la souffrance des populations autochtones en nous chassant de là où nous étions pour nous obliger à cohabiter avec les bantous qui nous maltraitent. Nous sommes victimes d’une double violence».

 

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Franck TCHIBINDA

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